Il y a 20 ans, Andrée Maillet nous quittait. Écrivaine, journaliste, militante et libre penseuse, cette pionnière de l’écriture moderne québécoise est aujourd’hui méconnue des lecteurs contemporains. Pourtant, son œuvre demeure d’un grand intérêt non seulement littéraire, mais aussi social et historique.
Jeune correspondante dans les années 1940 à New York, puis dans le Paris d’après-guerre en passant par Berlin occupé, elle compose, en plus de son travail de journaliste, une oeuvre littéraire foisonnante. Son écriture de l’émancipation – urbaine et cosmopolite – tranche avec la littérature du terroir, ses portraits décrivant avec transparence et acidité les réalités de la condition des femmes, la vie montréalaise multiculturelle et les privilèges de classe des milieux bourgeois.
Femme passionnée, Andrée Maillet a été de tous les combats. Féministe et souverainiste avant l’heure, elle fut l’une des seules femmes à se présenter pour le Rassemblement pour l’Indépendance Nationale (RIN). Mais sa véritable cause demeura la promotion de la littérature québécoise, notamment en tant que directrice de l’importante revue Amérique française, laquelle ouvrit ses pages dès les années 1950 à des jeunes écrivains qui allaient devenir des figures majeures de la Révolution tranquille.
Le lundi 8 février 2016 à la librairie Le Port de Tête, nous avons plongé dans l’œuvre fascinante d’Andrée Maillet tout en redécouvrant une histoire occultée du Québec, souvent dissimulée derrière le voile de la Grande Noirceur. Lectures de poèmes, de textes inédits, et communication de sa biographe étaient au rendez-vous!

Photo : Jérémie Dubé-Lavigne
PROGRAMME
Introduction avec Lettres au Surhomme et Les Remparts de Québec, par Raphaëlle Corbeil et Laurence Burton. https://www.youtube.com/watch?v=QeRjg2JAB6M
Communication : « Andrée Maillet : une vie d’écritures », par Pascale Ryan, Phd, biographe d’Andrée Maillet.
« Récit à la première personne du singulier » tiré du recueil de nouvelles Le lendemain n’est pas sans amour (1963) – Lecture par Sandrine Chauveau-Sauvé. https://www.youtube.com/watch?v=JVvRtHH-Uzo
«Lamens» tiré du recueil de poésie Le chant de l’iroquoise (1967) et «Air» tiré du recueil de poésie élémentaires (1954-1964) – Lecture par Pierre Nepveu, écrivain, poète et professeur à l’Université de Montréal. https://www.youtube.com/watch?v=yi95iONj9IA
Communication : «Andrée Maillet, directrice de la revue Amérique française (1951-1955), et la promotion des auteurs québécois», par Élyse Guay, doctorante en études littéraires à l’UQAM.
«L’Écoeurant» tiré du recueil de nouvelles Les Montréalais (1963) – Lecture par Julien Voyer. https://www.youtube.com/watch?v=AlcJ991OfQs
«Nocturne» tiré du recueil de nouvelles Le lendemain n’est pas sans amour (1963). Lecture par Valérie Gervais-Lillo, comédienne. https://www.youtube.com/watch?v=ldnnZsxC1OE
Conclusion – Extrait de poème « glaces » dans élémentaires – Raphaëlle Corbeil. https://www.youtube.com/watch?v=JqhQeODaPZs